Une petite pensée pour mes voisins

Bonjour à tous
Ce que je vais vous raconter n'a strictement rien à voir avec la moto. Ni de près, ni de loin. Mais je me dois de le faire
Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais il se joue un drame horrible près de chez moi en ce moment. A Madagascar.
Depuis trois jours maintenant, une révolution a éclaté dans la grande île.
Les causes que l'on nous sert à la télé,et dans la presse, en général, sont politiques. Ils ont parlé de "combat de chefs", à la télé. D'après ce que j'ai cru comprendre, le maire de Tana ne serait pas d'accord avec la politique menée par le président de la république, qu'il aurait taxée de "totalitaire". Mais ce sont des choses qui me dépassent, moi, personnellement.
Ce que je constate, c'est que des tas de gens, dont les conditions de vie étaient déjà plus que précaire, puisque Mada fait partie de ce que l'on appelle "le tiers monde", ces gens là, aujourd'hui, sont engagés dans une guerre interne extrèmement violente.
J'a vu des images, à la télé. C'est l'horreur totale. Des gens meurent. Ils pillent les magasins, ils brûlent tout.
Alors, combat de chefs, moi je veux bien, mais ces chefs là ne se sont JAMAIS affrontés.
C'est le peuple qui se bat. C'est le peuple qui meurt.
Combat de chefs ? Admettons, mais à ce moment là, pourquoi ces chefs ne se battent pas entre eux, l'un contre l'autre ?
Et puis, la population malgache est tellement pauvre, je pense que cette révolte sanglante, c'est aussi quelque part la rage du ventre vide.
Un énorme pourcentage de la population malalgache crève la dalle.
Et à Tana (Antanananarivo, la capitale), il y a des magasin, style jumbo (ex cora), il y a des magasins remplis de produits de consommation courante, pour nous, mais innaccessibles, pour eux. Si je vivais à Mada, que j'avais du mal à nourrir mes gamins, et que sous mes yeux il y avait cet étalage de nourriture, je pense que moi aussi j'y aurais foutu le feu.
Ce midi, ils ont parlé de trente six mort rien que pour ces dernières heures. Mais linformation passe mal. Heureusement qu'il y a le téléphone, qu'il y a des malagaches installés ici, qui sont tenus auc ourant par leur famille restée au pays, sinon, ils se seraient fait massacrer dans l'ignorence générale. Pratiquement à deux pas de chez moi, ça me fait mal.

Bien triste tout ca, que d'injustices dans ce monde! je comprend cette révolte qui gronde, de celles qui ont menées les révolutions et qui parfois amènent une amélioration ou au moins une évolution...
C'est rageant de voir qu'il faille en passer par la violence pour se faire entendre
une pensée pour ceux qui souffrent c'est déjà un pas, si les gouvernements arretaient de penser "finances"!!!

Madagascar est l'un des pays les plus pauvres du monde, et sans doute l'un des plus méconnus.
Il y a qq temps, l'île a été victime deux cyclones dévastateurs en janvier/février 2008 dont bien peu de médias ont relaté et l'importance, et les conséquences. La population en souffre encore aujourd'hui, dans la plus grande indifférence internationale.
Les malgaches sont des gens simples, discrets, dotés de ce que j'appelle "un caractère africain", avec tout le côté nonchalant que ça suppose. Je n'imagine pas qu'ils mettent sur pied une organisation terroriste prête à prendre le contrôle du monde pour des raisons politiques ou idéologiques. Ceci devrait-il ne faire naître aucun intérêt ? Leur richesse est celle du coeur, hélas non monnayable. Aucune chance de voir débarquer des casques Bleus, encore moins des Marines, pour quelques mois (ou quelques années) à des fins politico-économico mondiales. Certes, si ça s'ébruite, le quai d'Orsay va déléguer à grands frais un émissaire dont on aura connaissance du départ (sous les caméras de TF1 bien sûr), mais jamais ni de l'action menée, ni des résultats obtenus (s'il y en a).

Comme dans beaucoup de pays, la révolte gronde dans les villes et elle n'éclate aux yeux du public métropolitain que sous le bon vouloir d'un rédac'chef de chaine nationale, pour un sujet de 40 secondes au 20 heures. Il n'en reste que dans les régions plus éloignées, bien loin de ces jeux de jambes "ONUesques", des humains vivent un quotidien bien peu enviable. Il est tout aussi vrai qu'une poignée de personnes oeuvrent à tenter d'améliorer le quotidien de quelques autres. Avec peu de moyens, elles se démènent et offrent de leur temps et de leur énergie pour bouger des mentalités de "confortable malgré la crise".

J'ai dit par ailleurs que je ne pouvais accepter aucun engagement au sein de notre asso de motards, parce que je me sentais impliqué dans une autre asso. Il se trouve que le sujet évoqué me touche particulièrement, et je vous invite à aller jeter un oeil sur www.mada-bemiray.com. Certes ce site n'est pas parfait, mais il a au moins le mérite d'exister. Il vous présente le travail quotidien de gens simples, ne recherchant pas les honneurs, et désirant que leur démarche soit utile.
Vous me connaissez, je ne suis pas dans le genre à faire de la pub, et j'ai même un sens critique qui me fait passer pour un emmerdeur. Si je me permets de faire appel à vous, c'est juste parce que je sais que vous saurez apprécier une absolue nécessité. Vos dons seront utiles, soyez en sûrs. Parrainer la scolarité d'un seul enfant ne coûte que 40 euros pour l'année, et pour ce même geste, vous avez la possibilité d'échanger avec un môme que vous ne connaissez pas, qui ne sait peut-être même pas ce que c'est qu'une moto. Elle est pas belle la vie ? Vous voilà générateur de rêve ! N'hésitez pas à contacter l'asso, et je reste à votre disposition en MP.

Pardon à David et Gilles d'utiliser cet espace pour promouvoir une asso non subventionnée. Si cette réponse vous déplait parce que "déplacée", vous avez mon accord préalable pour la supprimer. Vous savez déjà que si j'interviens, c'est que ça me tient à coeur.

Toujours cordialement vôtre

Japy

D'accord sur toute la ligne, avec ce que tu dis, Japy
Mada me touche de près, parc que, d'une, c'est juste à côté, de deux, c'est un pays peuplé d'humains, et de trois, mon mari en est originaire. Mes enfants ont donc au moins 25% de sang malgache dans les veines.
Mais comment rester de glace, quand on voit ce genre de choses ? Comment ne pas réagir ? Comment ne pas se révolter ?
Qu'est-ce qu'on peut faire ?
Madagascar est un grand pays. Tellement grand que tous les cyclones qui passent dans le coin, ça rate pas, ça passe obligatoirement dessus.
Et comme si ça suffisait pas, que la nature s'acharne dessus, tous les six ou sept ans, il y a une révolte. Avec des morts. Et qui c'est qui meurt ? Le petit peuple, bien entendu.
Je me souviens, en 1991, il y avait une une révolte. Une association, ici, avait mobilisé la population, et la solidarité a fonctionné. On avait fait un grand feu, un feu immense, et les gens apportaient des choses. De l'argent, bien sûr, mais aussi tout ce qui pouvait servir à ceux qui là bas, avaient tout perdu.
En 2002, rebolte, re révolte. Et pareil, des morts, des blessés, des gens aussi qui avaient survécu, mais qui se retrouvaient sans rien.
C'est vrai que Madagascar est un des pays les plus pauvres du monde. Mais il y a aussi des gens là bas, qui vivent comme des nababs. Dans une honteuse opulence. Des gens qui ont compris que dans la vie, il y a deux cans : le can des baiseurs et le can des baisés. Ils ont eu l'opportunité de faire un choix. Ils en usent et en abusent. Je ne fais pas de politique. C'est quelque chose qui me dépasse et me dégoute. La richesse de ce pays est avant tout culturelle. Mais le sol malgache est riche. La nature malgache est riche. Et le peuple malgache est riche dans son coeur.
Quand je pense que dans certaines régions de Mada chaque enfant va à l'école avec une bouteille d'eau dans le cartable pour contribuer à la préparation du repas de la cantine. De l'eau ? Non, de la boue liquide. Parce qu'il n'y a pas réserve d'eau potable sur des kilomètres carés.
Quand je pense que des gens meurent parce qu'ils n'ont rien à manger, et qu'ils sont obligés de bouffer de l'herbe, comme les bêtes. Malnutrition, maladies, dans d'autres régions, ils n'ont plus la force d'enterrer leurs morts, et ça pourrit sur place.
Merci pour ton lien, Japy.
Merci pour te voix

slt
non japy sa ne derrange personne que tu fasse de la pub pour une asso comme celle la
elle es utile cet asso donc faut la faire connaitre

le plus malheureux se sont les enfants car ils ne demandnt rien sauf de vivre en paix mais on ne leur demande pas leurs avis

s'es tres dommage de voir encore autant de pauvreté a notre epoque

et dire que pendant se temps la , il y en a qui s'en mette plein les poches quelle honte
a bientot

tu vois je me demande même si le mot "pauvreté" n'est pas trop gros. Pour parler de pauvreté, il faut qu'il y ait un minimum à la base. Quelqu'un qui touche par exemple deux cent euro par mois, oui, celui là est pauvre. Beaucoup plus
pauvre que celui qui dispose de six cent euro par mois pour vivre, et
beaucoup moins que celui qui a deux euros par jour.
Ce que je veux dire, c'est que la pauvreté, ça reste relatif. On sera toujours plus ou moins pauvre par rapport à quelqu'un d'autre
Alors que là, il ne s'agit pas de pauvreté, à mon sens, mais de dénuement total. Ces gens là n'ont rien. Dans une même communauté, il n'y en a pas un pour soulager l'autre. Celui qui n'a rien regarde son frère et sait ce qu'il ressent, parce qu'il n'en a pas plus. Pas moins non mous, parce qu'il n'a RIEN.
Parmi les nababs, oui, il y a des riches, des très riches, qui vivent dans le luxe. Parmi ceux là, il y a des moins riches, probablement considérés comme pauvres par leurs pairs. Et ceux là, ils ne pensent qu'à leur gueule, à être moins pauvres, donc forcément, et par conséquent, plus riches.
Ceux qui n'ont rien, à mon avis, ne sont pas concernés par le concept de "pauvreté". Ils n'ont rien, et être pauvres serait déjà un un luxe, pour eux, celà voudrait dire qu'ils ont au moins de quoi se mesurer à d'autres personnes.
Heu...
Je me suis un peu emballée, là.
Et si vous avez compris quelque chose à mon baraguoinage, faites le moi savoir ! Et surtout, expliquez-moi ! Parce que moi, y a des jours comme ça, où j'ai du mal à me suivre !